lundi 26 mai 2008

Rapportage des médias congolais sur l'affaire Lubanga


Comment les médias congolais rapportent quotidiennement sur l’audience de confirmation des charges ?

Les médias congolais se montrent maintenant attentifs au déroulement quotidien de l’audience de confirmation des charges dans l’affaire dite Lubanga. Ils publient leurs informations presque au jour le jour depuis le 9 novembre 2006, date à laquelle a commencé l’audience. Tantôt ces médias reprennent simplement les communiqués diffusés par des organisations internationales présentes à la Haye ou qui elles aussi suivent l’audience à distance ; tantôt ils produisent leurs propres articles sur la base de ces communiqués. On voit par là qu’apparemment aucun journaliste congolais n’est présent à la Cour de la Haye, mais que le déroulement de cette première affaire intéresse néanmoins beaucoup des médias nationaux.

Ainsi le soir du 10 novembre 2006, la radio « Top Congo FM » qui émet à Kinshasa a repris différents communiqués de Human Rights Watch ainsi qu’une partie du communiqué officiel émis par la Cour elle-même. Dans son édition du 11 novembre 2006, le quotidien « Le Potentiel » a choisi d’alerter son public avec le pronostic : « Les charges retenues contre Th. Lubanga en passe d'être confirmées ». S’inspirant du communiqué de la Cour ce journal évoque notamment le fait que « le juge Président de la chambre préliminaire 1 a rejeté vendredi la demande de report (déposée par la défense de Lubanga) de l'audience de confirmation des charges » et qu’en conséquence « l'accusation est tenue de commencer dès lundi 13 novembre la fourniture de ses éléments de preuve. »
Sur son web site, la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo a elle aussi publié le 11 novembre sur « L'affaire Thomas Lubanga - De Jiba à La Haye ». Cet article exprime l’insatisfaction de certains médias et Ong le jour de l’ouverture de l’audience et met l’accent sur le fait que la Cour, après plus d’une année, n’a su instruire que l’affaire Lubanga, «… tout premier prisonnier».
Pour la MONUC, « la Chambre préliminaire pourrait confirmer les charges pour lesquelles elle a conclu qu'il y a des preuves suffisantes » Si c’est le cas, « l'affaire sera renvoyée en jugement. » Mais si la Chambre refuse de confirmer les charges, le Procureur pourrait alors formuler une nouvelle demande de confirmation des charges sur la base d'éléments de preuve supplémentaires et les charges être même modifiées. La décision de la Chambre sera rendue 60 jours après la fin des audiences. La confirmation des charges ouvrira la voie à un éventuel procès sur le fond contre Thomas Lubanga.

Le lundi 13 novembre « Le Potentiel » sous le titre : « Procès Thomas Lubanga : les éléments de preuve attendus ce lundi à la Cour » revient sur l’audience de la veille et annonce que : « après deux séances houleuses tenues jeudi et vendredi passés à la Haye en prélude de l’audience de confirmation des charges portées contre Thomas Lubanga, c’est en principe aujourd’hui le 13 novembre que le bureau du procureur de la CPI Luis Moreno Ocampo va devoir fournir les éléments de preuve des chefs d’accusation qui pèsent sur le prévenu, … ». Le lendemain, ce même journal va jusqu’à rappeler l’article 25 du Statut de Rome relatif à la « Responsabilité pénale individuelle » et précise le taux de pénalités que pourrait encourir Lubanga si les charges finissaient par être confirmées : « En vertu de l'article 8 du statut de Rome, Thomas Lubanga pourrait être condamné à une peine de 30 ans. ».

La parution du 15 novembre relate que « la Chambre préliminaire I a entendu durant deux jours, soit le lundi 13 et le mardi 14 novembre, la présentation des éléments de preuve étayant les faits mis à charge de Thomas Lubanga », mais que « toute la journée de mardi, l’accusation s'est appesantie sur les documents liés à la création, à l’organisation et à l’implication des FPLC (Forces Patriotiques pour la Libération du Congo) dans l’enrôlement et l’utilisation des enfants dans des conflits armés sous l’instigation du prévenu. » Le journal ajoute que « les témoins à charge vont devoir se présenter devant la Cour pour faire leurs dépositions relatives aux chefs d’accusations portées contre le prévenu Thomas Lubanga par le Procureur. C’est donc une séance très attendue dans la mesure où le public va se faire une idée claire sur l’implication ou non de Thomas Lubanga dans le recrutement des enfants de moins de 15 ans et leur conscription dans des groupes armés ainsi que le fait de les avoir fait participer activement à des hostilités. Crimes de guerre pour lesquels le prévenu est poursuivi… »

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