lundi 26 mai 2008

Intérêt réaffirmé de la presse congolaise au cas Lubanga


Pour mieux s’informer et informer leur public, les médias congolais approchent les représentants des victimes dans l’affaire Lubanga


A la veille de la clôture de l’audience de confirmation des charges dans l’affaire Lubanga les médias, engagés dans la recherche de l’information, ont approché trois représentants des victimes. Il s’agit notamment de Maîtres Carine Mbuyangandu, Franck Mulenda et Luc Walleyn.
« Le Potentiel » paru le 28 novembre 2006 publie en deux pages une interview lui accordée la veille, par Me Carine. Celle-ci représente la victime A/0 105 b (code anonyme accordé par la Cour) qu’elle avait rencontrée en Ituri. Son client avait été recruté par l’UPC et les FPLC pendant qu’il n’avait que 10 ans et demi seulement.
Dans l’article, le journaliste et l’avocate discutent du déroulement de l’audience et des questions relatives à l’ « anonymat des victimes et la confidentialité comme mesures de sécurité de celles-ci ».
D’entrée de jeu l’avocate fait valoir sa position. Pour elle : « retenir la confidentialité, maintenir l’anonymat des victimes ou militer en sa faveur pour la seule raison sécuritaire empêche les victimes de participer entièrement au procès ». Elle considère que « l’anonymat est ressenti par la victime et même par son représentant comme une sorte de d’empêchement à 'accéder à la totalité des audiences ».
Déterminée à soutenir les droits de son client et de soutenir la cause des autres victimes au cours de l’audience du 28 novembre et à laquelle elle prendra la parole pendant 45 minutes, l’avocate s’engage à « demander à la chambre préliminaire, au vu des circonstances dans lesquelles sa victime a été recrutée comme enfant soldat au sein de l'UPC et des FPLC, que les charges retenues contre Lubanga soient confirmées ». Et pour appuyer leur participation, particulièrement pour celle qui ne sont pas encore admises au procès, elle promet de « convaincre les juges pour qu'ils se rendent compte qu’il reste une bonne majorité d’autres victimes qui attendent de participer à la procédure ».
A la question de savoir comment elle apprécie les moyens soulevés par la défense pour disculper Lubanga, l’avocate considère que : « la défense a usé de tous les moyens dont elle disposait pour essayer de renverser les argumentaires de l'accusation. Dans tous les cas, c'est le juge qui appréciera et dira si des éléments de prévue présentés par les différentes parties assurent son intime conviction pour confirmer les charges ou pas, renvoyer le procureur compléter celles-ci ou peut-être, acquitter le prévenu ».
Le journal a aussi approché Me Franck Mulenda et Me Luc Walleyn. Le premier représente les victimes I, 2 et 3. « pour soutenir les faits mis à charge de Lubanga, il a analysé l’Arrêt de la Cour d’appel de Kisangani invoqué par la défense pour remettre en cause la valeur probante des pièces présentées par l’accusation ». Selon Me Franck cité par le journaliste, « cet arrêt ne peut être évoqué devant la Cour parce qu’il est frappé d’effet suspensif pour n’avoir pas été notifié à la victime. Ainsi, les observations de la défense quant à ce sont irrelevantes ». Des trois avocats, Me Luc Walleyn est présenté comme le dernier à avoir prix la parole à l’audience du 28 novembre 2006. « il a clôturé l’intervention des représentants légaux en exigeant qu’un procès soit ouvert contre Thomas Lubanga devant la chambre de première instance de la CPI ».
Les journaux parus le 27 novembre 2006 ont plus basé leurs analyses sur le rejet, par l’accusation, des arguments développés par la défense, en confirmant qu’il existe un groupe populaire appelé des « Hemas Gegere » en Ituri.
Le journal rappelle que « c’est en principe le 28 novembre 2006 à la Haye que l’audience de confirmation des charges mises à l’encontre de Lubanga touche à son terme. La Chambre préliminaire 1 en charge de cette audience va prendre en délibéré les conclussions des deux parties et rendre son arrêt dans les soixante jours qui suivent la date du 28 novembre 2006 ».
A la suite de cette annonce, la presse du 29 ajoute que « L’arrêt de la Cour attendue le 29 janvier 2007 ». Elle affirme que « le juge président de la chambre préliminaire I, Claude Jorda, a clos le 28 novembre les débats sur l’audience de confirmation des charges ouverte le 9 novembre 2006 » et que « La Cour a pris l’affaire en délibéré et examinera les positions diamétralement opposées de Me Flamme, du Procureur et de Me Withopf concernant la responsabilité pénale de Lubanga dans la commission des crimes d’enrôlement et conscription des enfants de moins de 15 ans ainsi que leur participation active aux hostilités et crimes de guerre repris à l’article 8.2.e.vii du Statut de Rome ».
Contrairement à son ouverture, la clôture de cette importante audience n’a pas eu le même retentissement dans les oreilles des auditeurs. Il est dommage que depuis le 24 novembre, les médias audiovisuels empêtrés dans la diffusion des audiences de la Cour suprême de justice relatives au contentieux électoral du deuxième tour des présidentielles, n’aient pu s’intéresser à l’affaire.

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