Aspect politique :
Emmanuel
SHADARI vient de déclarer sur RFI cette après midi que l’ « accord »
intervenu hier « n’est pas inclusif puisque l’un de grands partis
politiques congolais, à savoir : le MLC, ne l’a pas signé ». Il
appelle à un nouveau dialogue plus inclusif et qui doit donc garantir la participation
du MLC. Politiquement, je pense qu’il a raison si nous considérons que l’inclusivité
ne peut être limitée à la seule participation de la Majorité présidentielle aux
côtés de l’UDPS et alliés. Du coup, tout mouvement politique crédible, créé
avant le dialogue devrait être en droit de revendiquer sa participation et l’apposition
de sa signature au bas du document final. Bref, l’ « inclusivité est un gouffre sans fin »,…
Il faut trouver un concept plus savant et pratique…
Aspect juridique :
L’ « accord »
intervenu est une tricherie juridique et ne peut en aucun cas s’appeler
ainsi (« accord ») puisque la rencontre convoquée par la CENCO au
Centre Inter Diocésain de Kinshasa n’avait pour ambition que de discuter sur « six
points » relevés de l’accord de la Cité de l’OUA et qui ont été
considérées comme résolues de manière heureuse. Cette rencontre de la CENCO ne
pouvait donc pas aboutir à un nouvel « accord politique » puisqu’elle
statuait sur un accord existant qu’elle visait simplement à améliorer. Encore que
même avec la CENCO, elle ne l’a pas fait de manière exhaustive puisque cette
dernière « continue à travailler pour proposer des schémas de sortie »
en ce qui concerne le « cas Katumbi Tshapwe », conformément à son
propre « accord », tel qu’elle l’appelle. J’estime que la rencontre dirigée par la CENCO ne
pouvait qu’aboutir à des conclusions sous la forme des recommandations afin d’améliorer
l’accord sur base duquel elle statuait. Il s’agit de l’accord de la
Cité de l’OUA.
Boite à pandore ouverte et glissement continu…
Le
fameux « accord de la CENCO » prévoit la mise en place d’un « Comité
mixte » qui a la charge de proposer au Chef de l’Etats des candidats ou
des prétendants au poste de premier ministre. Ce même Comité devra proposer la
première mouture du gouvernement. Je pense que toute la polémique est là…
Quelle sera sa composition ? Comment sera-t-elle composée ? Son
règlement intérieur ne sera-t-il pas un nouveau panier à crabes ? … Je
pense que la Majorité présidentielle vient de lancer quelques peaux de bananes
à ceux qui vont y glisser et y laisser le poil…
Gabegie financière, haut sens d’irresponsabilité…
Pour
ce qui est de la mise en place d’un nouveau gouvernement : il y en a un
qui vient d’être mis en place il y a quelques semaines. Le coût est énorme, mes
très chers. Chacun des membres du gouvernement en place a eu droit à des frais
et matériaux d’installations (équivalent cash de six mois d’émoluments, quelques
véhicules 4x4, et autres qu’il faut multiplier par 70). S’ils doivent être
évincés, chacun recevra la même chose en cash en termes d’indemnités de sortie,
puisqu’ils sont déjà nommés sur ordonnance du Chef de l’Etat et qu’ils n’ont
pas démissionné de leur propres volontés. Voyez-vous ce que cela coûtera à la
République ?
Ma conclusion ?
La
grande partie de la « classe politique actuelle de la RDC » (il s’agit
en fait de la crasse politique puisqu’une classe se caractérise essentiellement
par son sens de l’ordre » est composée des gamins, d’immatures, d’aveugles,
des sourds à la grande gueule, et peut être même d’écervelés.
_________________________________________
L'auteur défend les libertés dans un pays en voie de devenir un Etat, une République et une Démocratie...