vendredi 28 janvier 2011

Que de la confusion au sommet de l'Etat...

Le ministre du travail en vacances depuis le 19 nov 2010...

Nzanga Mobutu, ministre du travail, a quitté Kinshasa le 19 novembre 2010 pour assister à Rome à l’élévation de Mgr Laurent Monsengwo. Deux mois après, il continue à séjourner hors du pays. Hier, il a accordé un entretien à *Congo indépendant*, un journal en ligne connu par ses positions anti régime et plus proche de l’opposition, base a Bruxelles.

«*J’assume les choix politiques que j’ai opéré. Je ne suis pas là pour pleurnicher encore moins pour chercher des polémiques inutiles. C’est le temps de la réflexion!*» C’est en ces termes que Nzanga Mobutu a démarré la conversation. Nzanga Mobutu, a créé l’événement en 2006 en soutenant Kabila au second tour de l’élection présidentielle face à Jean-Pierre Bemba Gombo. Président de l’UDEMO (Union des démocrates mobutistes). A propos de la détention de JP Bemba à la Cour pénale internationale, sans nier les «erreurs commises» par son beau frère, il dit : *«Je compatis très sincèrement. Nous avons certes eu des divergences mais Jean-Pierre Bemba reste l’oncle de mes enfants et le frère aîné de mon épouse.»*

A quelques mois de l’élection présidentielle de 2011, Nzanga se livre à une sorte de remise en question. Sans le dire expressément, il constate l’existence d’un fossé psychologique entre lui et ses «partenaires politiques» sur la conception même de la conduite des affaires publiques. «*Nous avons eu des désaccords dans pas mal de domaines, dit-il. Je n’ai jamais manqué de donner mon point de vue au Premier ministre Adolphe Muzito quand j’avais l’occasion de lui parler.» *A en croire le «vice-Premier», Muzito lui a souvent reproché une certaine absence de solidarité. «*Comment voulez-vous que je sois solidaire de l’incurie?»,* fait remarquer Nzanga.
Il ajoute aussitôt : «*Par moments, je me pose la question s’il y a un gouvernement. Nous sommes dans un système qui ne fonctionne pas. Le Premier ministre ne détient qu’une apparence du pouvoir. Il ne peut rien décider.»

Sur un ton pleine d’amertume, Nzanga d’estimer que la RD Congo est dirigée par un «petit groupe de gens».* Probablement il a voulu faire allusion au fameux «gouvernement parallèle» fustigé par Vital Kamerhe «*Un gouvernement parallèle aurait eu le mérite d’aller dans la même direction. Dans le cas qui nous occupe, on devrait plutôt parler de «gouvernement perpendiculaire* Pour Nzanga Mobutu, l’absence de «concertations» entre les partenaires politiques a poussé le pouvoir à commettre toutes les «dérives». C’est le cas, dit-il, notamment de la «décapitation», en mars 2009, du Bureau de l’Assemblée nationale présidée alors par Vital Kamerhe. «*Ce cas m’est resté au travers de la gorge», *Il interprète son départ du ministère de l’Agriculture pour celui des «Besoins sociaux de base» comme une volonté de «marginaliser» un partenaire politique. Enfin, l’exclusion de candidats de l’UDEMO du bureau de la CENI a été la goutte qui a fait déborder le vase. «*Il
n’est pas exclu que je me porte candidat à l’élection présidentielle. Le moment venu, l’UDEMO fera l’inventaire de ses réalisations dans les limites de son programme.» A quand le retour au pays ? Réponse : «Mon retour pourrait intervenir à tout moment… ». *

On le voit, le partenariat politique AMP-UDEMO n’est plus ce qu’il était.
__________________________________________________
L'auteur défend les libertés dans un pays en voie de devenir un Etat, une République et une Démocratie...