lundi 26 mai 2008

Les médias et Ong congolaises interpellent la CPI


Face à la persistance de l’impunité : Les médias et les Ong interpellent la Cour pour intensifier son action en RDC

Face à l’ampleur des crimes graves commis en RDC, particulièrement dans sa partie Est, à la veille et le jour même de l’audience tant attendue de confirmation des charges dans l’affaire dite Lubanga, les médias et Ong (congolais et internationaux) interpellent la CPI pour qu’elle intensifie son action en s’intéressant à tous les autres crimes graves restés impuni. Ces médias et Ong s’interrogent sur l’efficacité de la CPI à lutter contre l’impunité en République Démocratique du Congo, compte tenu de la durée qu’elle a mise pour instruire le seul dossier de Lubanga.

Plusieurs journaux reprennent un communiqué de Human Rights Wacth (HRW) du 08 novembre 2006 disant que : « Le procureur près la CPI doit poursuivre davantage de charges contre le chef rebelle congolais, Thomas Lubanga et traduire en justice d'autres personnes responsables de crimes ignobles en République Démocratique du Congo si la Cour veut que justice soit rendue au peuple congolais »

La Voix de l’Amérique (VOA), diffusée à Kinshasa, a présenté un dossier le soir du 08, le matin du 09 et du 10 novembre 2006. Elle y a fait intervenir un délégué de « Justice Plus », Ong congolaise basée à Bunia ainsi que M. Roger Meece, ambassadeur des USA en RDC, qui a confirmé l’engagement de son pays à appuyer la RDC, notamment dans le domaine de la lutte contre l’impunité.

Radio France Internationale (RFI), British Broadcasting Corporation (BBC) et Africa N°1, également diffusées à Kinshasa ont donné de la voix sur cet important événement et rappelé « l’urgence pour la CPI de s’impliquer d’avantage et plus lourdement dans la poursuite des enquêtes » sur les autres crimes graves commis en RDC ainsi que leurs auteurs. Ces médias ont ainsi rappelé que « dans les quatre années précédences, la RDC a enregistré environ quatre millions de morts, qui valent la peine d’intéresser la justice internationale. »

Le 08 novembre 2006, les trois plus importants quotidiens paraissant à Kinshasa (« Le Phare », « Le Potentiel » et « La Référence Plus ») ont une nouvelle fois titré sur l’affaire.

Ces médias et Ong ont reposé la question de l’efficacité de la CPI face à l’ampleur des crimes commis et qui semblent ne pas l’intéresser. Selon Agence France Presse (AFP), pour la seule région de Ituri, il « apparaît dans nombre d'enquêtes sur les violations des droits de l'homme que les combats ont fait plus de 60.000 morts depuis 1999 » L'AFP estime que l’audience de confirmation des charges sera : « une étape concrète pour le premier tribunal international permanent chargé des crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocides, compétent depuis 2002 mais contesté par certaines grandes puissances, dont les Etats-Unis. »

Tout cela n’est qu’un espoir. C’est cela qu’ont dit « Justice Plus », à Bunia et la « Coalition Nationale pour la CPI » à Kinshasa. Elles rappellent que Thomas Lubanga n’est qu’un « menu fretin » dans le processus de la lutte contre l’impunité pour les crimes graves commis en RDC entre 1996 et 2006. A leur tous les deux organisations invitent la CPI à redoubler ses moyens et ses efforts pour enquêter de façon plus exhaustive sur tous ces crimes et d’en poursuivre les auteurs. Pour la « Coalition Nationale pour la CPI » citée par « Le Potentiel » paru le 08 novembre 2006, « certains individus sur qui portent la plus haute responsabilité dans les crimes graves commis ces dernières années en RDC demeurent encore impunies tant au niveau interne qu'au niveau international. »

Elle fait remarquer que « le phénomène de recrutement et d’utilisation des enfants dans les forces combattantes des groupes rebelles par force est toujours observée en République Démocratique du Congo et que le cas Lubanga semble être un menu fretin face l’ampleur du phénomène »

Pendant que la plupart des victimes des tous ces crimes graves restent incapables d’accéder à la justice (pour raisons économiques, d’éloignement ou autres), celles interrogée par la VOA ont tout de même exprimé leur satisfaction de voir que les médias et les Ong se sont, plus ou moins, constitués comme leurs portes-voix.

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